Black Hole – Sur la ligne de front
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Distribution
Mise en scène
Madeleine Bongarden collaboration avec
Camille Andres Anabell Sotelo Ramirez Olena Kurta Thomas KohlerJeu
Anabell Sotelo Ramirez Olena KurtaSoutien
résidence de création soutenue par la Bourse SSA-t. 2023 pour auteurices-interprètes.Résumé
Depuis la Révolution de Maïdan de 2014, l’Ukraine a vu éclore une nouvelle génération, née au lendemain de la deuxième indépendance du pays, en 1991. Ces jeunes, aujourd’hui âgé.e.s entre 20 et 40 ans, vivent à toute vitesse la démocratisation de leur pays depuis une décennie. Elles et eux meurent au front en ce moment. Elles et eux restent et se battent pour la continuité d’une société ukrainienne fidèle à ses aspirations. Resté.e.s au pays, ils et elles œuvrent pour – déjà – conscientiser le trauma collectif actuel, transcender les angoisses héritées du passé, prendre soin de préserver le vivant. L’Ukraine résiste avec une foi inébranlable et une urgence absolue pour survivre face à son voisin agresseur. L’énergie qui anime ces artistes nous invite à affronter nos propres angoisses et traumas, nos origines et nos aspirations de vie profondes.
La compagnie Dyki Dushi, et sa directrice artistique, la comédienne metteure en scène et pédagogue suisse-romande Madeleine Bongard collabore depuis 2016 avec des artistes de plusieurs régions d’Ukraine. Madeleine a travaillé à Lviv, Kyiv et Mariupol. Son dernier voyage à Mariupol date de l’été 2021, à Kyiv de l’été 2022 et dans les Carpathes transylvaniennes du printemps 2023.
Elle invite avec Black Hole des comédiennes restées au pays et propose au public francophone une rencontre au-delà des frontières. Co-écrit avec la journaliste Camille Andres, ce spectacle et son projet multi-format à venir Sur la ligne de Front est une proposition intime et à hauteur d’humain, à rebours des narrations militaires et stratégiques qui occupent l’espace médiatique.
Black Hole nous emmène sur les traces du voyage de Madeleine en Ukraine durant l’invasion, l’été dernier, en juillet 2022. Son regard de voyageuse européenne, solitaire à travers un pays en lutte pour sa survie, nous ouvre des réalités saisissantes, incongrues. Mais son récit n’est que prétexte pour transporter l’audience en confiance là-bas où (presque) personne n’ose se rendre. Elle invite sur scène des comédiennes restées au pays, habitantes de Kyiv, qui nous emmènent sur un fil agile entre réalité, ressources créatives et fiction. Elles narrent des scènes de leur quotidien, entre besoin de garder certains rituels, qui rappellent les nôtres : le café du matin, le journal en terrasse, etc. et adaptation à toute nouvelle situation. Ainsi, elles gardent le cap, sans jamais perdre la raison et sans oublier que la situation ne peut pas durer. Un subtile entre-deux qui leur permet de garder foi et dignité et d’entrer en action, au quotidien.
Petit à petit, à force de déjouer l’angoisse, Black Hole instaure un climat de confiance, où la création, la fiction, la distance et peut-être la réparation sont possibles. À travers, entre autres, les mots de Jean-Jacques Varoujean, descendant d’une famille arménienne, victime du génocide de 1915.